You know where you are?
Ça fait un peu plus de 3 heures qu'on est debout sur le béton, et qu'on écoute en déconnant les interminables premières parties du show qu'on est venues voir. D'abord un groupe rock qui sonne quand même bien, puis une gang de topless gothiques qui montrent leus boules tatouées aux quelque 9000 métalleux réunis dans un Colisée Pepsi qui se remplit tranquillement de toutes sortes de boucanes - même si c'est interdit, hein. Puis Sebastien Bach s'amène, avec sa grosse tignasse blonde et son kit de cuir ouvert. Marylou, Annie-Pout et Mel commencent à s'énerver et à sautiller, moi aussi mais Skid Row, c'est moins dans mes souvenirs d'ado. Je renverse une couple de gorgées de bière sur mon t-shirt acheté l'après-midi pour l'occase, un t-shirt rouge et vraiment tight, avec les roses et les fusils, l'image du bon vieux temps, celle de mon secondaire 2-3. Marylou et moi, on s'assure que les gars qui nous entourent sont gentils, "vous nous écraserez pas si ça barde, hein?". Les gars sont super fin, ya des Trifluviens, du monde de ché pas où, et un type de St-Joseph qui trippe parce qu'on est Beauceronnes. Le tour de chant de Sebastien Bach se termine. On commence à ruer, à hurler des "You know where you are?". Minuit approche... Tout à coup, PETOW PETOW! Un vieux rouquin à rastas, avec sa froque de cuir ouverte, ses lunettes de soleil high tech et sa gueule grande ouverte s'amène au son des effets pyrotechniques, il se balance et se tortille, les bras en croix, et il court un peu partout en miaulant un Welcome to the jungle qui nous met en transe. Les yeux de Marylou deviennent des balles de golf, je me pogne la tête en criant "M'a mouuuurirrr!!", Annie-Pout et Mel sautent partout, I'TS AXL BABY!!! Jusqu'à 2 heures du mat, Guns (ce qu'il en reste) ont joué juste pour nous les You could be mine, Patience, Night Train et toutes ces tounes qui nous ont fait shaker de la tête, avec la même énergie dont je me souvenais, en tout cas pour Axl. Ça s'est terminé sur Paradise City, avec des spots rouges et des crachats de confettis, qu'on essayait d'attraper en se disant qu'on a assisté à un show historique, qui aurait pu commencer plus tôt, enfiler moins de tounes qui figureront sur un hypothétique disque dont on se fout pas mal, mais qui nous a fait tripper comme des gougounes de 15 ans, l'espace de... 6 heures. Pour la suite, disons qu'essayer de se caller un taxi en sortant du Colisée en même temps que 10 000 trentenaires hystériques et un peu éméchés, ça révèle de la fantaisie. Alors merci, merci, merci à Bébéloup, qui faisait dodo bien au chaud, mais qui est venu nous sortir de notre coin de rue glacé. Et merci aux girls, sans qui ce show n'aurait pas été aussi bon. Marylou, tes yeux ronds, ça valait 80 $.